Etape 16 - Bangkok - Balade sur les Khlongs

Dimanche 17 novembre. C'est une grande journée qui s'annonce aujourd'hui ! Ce soir, je dois me débrouiller à prendre le bus de nuit pour me rendre dans le sud de la Thaïlande. Direction l'île de Ko Tao, le paradis de la plongée sous-marine où mon instructeur m'attend de pied ferme. En attendant, je vais profiter de la journée pour achever ma visite de Bangkok. Les Khlongs ou le musée national ? Les deux, mon capitaine !

Petit-jeuner dans le ventre, je demande à la fille qui s'occupe des excursions de m'organiser une visite improvisée des Khlongs, les fameux canaux qui traversent la vieille ville de Bangkok. Pas de temps mort chez les Thailandais. A peine formulée, ma demande est exhaucée. Une fille sympa débarque de nulle part dans le hall du New Siam II et m'emmène jusqu'au quai ! Génial ! Trois minutes plus tard, une jonque accoste et je grimpe à l'intérieur. "Gilet de sauvetage..." Ok, ok, j'enfile à contre-coeur le gilet qui me fait passer pour un gros poussin jaune en plein milieu du fleuve Chao Phraya... Devant son gouvernail, Chang me lance un grand sourire. Son garçon de six ans est adorable. Un vrai moment de communion. La Chao Praya*** est le seul fleuve à couler entièrement dans le pays dont il constitue encore l'axe majeur de transport et de commerce. La vallée de la Chao Praya est une grande région productrice de riz. Une dentelle de canaux est aménagée au XIXème siècle, donnant à la capitale le nom de "Venise de l'Asie". Depuis le fleuve, on a une vue extraordinaire sur le Wat Arun, et au loin, en remontant la Chao Praya, les buildings virtigineux de la Bangkok moderne. Eblouissant.

La balade entre les canaux de Bangkok*** est un vrai délice. Il existe bien une petite dizaine de klongs autour du fleuve Chao Praya, mais le plus sympa est de naviguer le long du klong Mon. Allez zou, on y va, mon Coco ! Chang connaît les khlongs comme sa poche. Impossible de se perdre. La balade est incroyable. Les vieilles maisons de bois construites sur pilotis se succèdent, fragiles et vulnérables, faites le plus souvent de bric et de broc. Plus loin, c'est un temple qui apparaît, déployant ses ailes de bois coloré au-dessus des eaux de la Cho Praya, des moines me regardent passer en me lançant des regards interrogateurs. Des enfants trempent des vêtements dans l'eau. Les bateaux à longue queue et leurs couleurs bigarrées sillonnent les khlongs. Plus bas, Chang me fait signe de jeter un coup d'oeil sur la berge. Un immense lézard genre Varan de Komodo se dore la pilule étendu le long de la rive. Des gamins pêchent à la ligne assis sur les embarcadères. Des maisons colorées de bleu, de rouge et de rose percent l'horizon. Il me semble qu'un coup de vent suffirait à les emporter et à les faire chavirer dans les eaux du fleuve. Linges étendus aux fenêtres, pots de fleur suspendus aux balcons, drapeaux fouettés par le vent, cocotiers alanguis, c'est aussi ça les Khlongs. Ici, tout se côtoie. La vieille bicoque a moitié effondrée fait face à la maison de maître de riches marchands, les temples se succèdent. Des ouvriers nettoient des marches, des hommes jouent aux cartes en regardant passer les bateaux. Les toits vernissés renvoient la lumière du soleil. D'étranges jardins flottants baignent au pied des maisons. Des arbres centaines allongent leurs branches au-dessus du canal. Des marchands improbables sillonnent le fleuve pour vendre boissons et repas faits maison. La vie est partout sur le khlongs.